La région urbaine d’Antananarivo officialise son document stratégique pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires aux chocs climatiques

Antananarivo, 10 novembre 2022– Un atelier co-présidé par le Ministère de l’agriculture et de l’élevage (MINAE), la Région Analamanga et la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) a permis de valider le document stratégique et opérationnel visant à renforcer la résilience des Systèmes Alimentaires de la Région Urbaine (SARU) d’Antananarivo aux chocs climatiques, avec l’appui technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les parties réitèrent leur engagement pour la transition agricole et alimentaire des villes.

Des centaines de milliers de nouvelles bouches à nourrir chaque année dans la Capitale de Madagascar

Jouissant d’un rayonnement économique et culturel, la Ville des Milles accueille entre 100 000 et 120 000 migrants ruraux par an. Les enjeux des systèmes alimentaires en régions urbaines sont de taille, et conjuguer les productions agricoles en milieu rural et la consommation alimentaire croissante au niveau des villes est un défi qu’il faut relever dès à présent, s’est exprimé Dr Raymond, Vice-Ministre en charge de l’élevage.

Le représentant de la CUA a, pour sa part, souligné que satisfaire la demande alimentaire accrue de ces citadins est un défi colossal, et cette stratégie de résilience permettra d’y faire face.

Le régime perturbé des précipitations, la sécheresse et le réchauffement climatique ont un impact négatif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages, a rappelé Aloys Nigiziyimana, Représentant Adjoint de la FAO à Madagascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles.

Face à la vulnérabilité des SARU, la FAO a apporté son appui à la CUA et à la Région Analamanga, en collaboration avec la Direction régionale de l’agriculture et de l’élevage Analamanga (DRAE-Analamanga) pour planifier des mesures de résilience adaptées. Le document-cadre guidera les activités à réaliser pour les six prochaines années. Le Conseil alimentaire régional poursuit une vision claire : celle de systèmes alimentaires résilients qui rentabilisent les filières agricoles (lait, porcin, polyculture maraîchère…), créent des emplois décents, protègent la base des ressources naturelles et garantissent le bien-être nutritionnel des habitants.

Soutenir la production, le marché des denrées alimentaires et la bonne gouvernance

La stratégie comporte trois volets d’intervention : (i) le soutien à l’agriculture familiale par l’intensification agroécologique, conformément à l’ODD 2.4. de promouvoir des pratiques agricoles résilientes, qui améliorent la productivité, préservent les écosystèmes et renforcent l’adaptation au changement climatique; (ii) la rationalisation de la distribution, la valorisation de l’agro-industrie, la modernisation des infrastructures de commercialisation et de transport, conformément au schéma d’aménagement territorial qui entend déplacer les marchés de gros aux portes de l’agglomération; (iii) la mise en place de la gouvernance alimentaire, s’alignant ainsi sur les engagements de la CUA pour le Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan et l’Initiative Villes Vertes.

Une approche inclusive et participative

Ouvert par le Vice-Ministre chargé de l’élevage, l’atelier de validation a été marqué par les interventions de la Directrice régionale de l’Agriculture et de l’Élevage, de la Secrétaire de la Région Analamanga, du Directeur de Développement économique de la CUA, et du Coordonnateur du SARU au niveau de la FAO. Des Maires des communes rurales et périurbaines ont participé à cet atelier, saluant l’ambition du SARU de connecter les villes et les territoires. Des opérateurs privés, associations civiles, chercheurs et institutions de développement internationales ont également compté parmi les participants. La qualité de l’assistance et de leurs interventions rend compte de l’approche inclusive et participative mise en avant dans cette stratégie. Un dialogue multipartite a permis d’écouter, comprendre et approfondir les perspectives de chaque partie prenante. Véritable laboratoire des systèmes alimentaires, la FAO a fédéré ces parties prenantes autour d’un espace de gouvernance qui brise les barrières sectorielles et intègre les modes de production et de consommation responsables et durables au cœur d’une dynamique citoyenne.

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