Le secteur rizicole sur la voie de la Renaissance
Le 28 mars 2018, face à cette volonté de tirer de haut le pays, le Ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Elevage (MPAE) et le JICA par le projet PAPRIZ ont travaillé en synergie afin de réunir les acteurs majeurs dans la filière riz : le staff du MPAE, les experts japonais, le secteur privé… Cela afin d’échanger leurs expériences et leurs recommandations dans le cadre d’une conférence-débat intitulé : La transformation de l’Agriculture : le cas de la riziculture à Madagascar. La conférence-débat a été honorée par la présence de Monsieur RANDRIARIMANANA Harison, Ministre auprès de la Présidence chargé de l’Agriculture et de l’Elevage qui depuis sa nomination n’a cessé d’œuvrer pour le développement et la promotion de la filière rizicole.
« AmpyIzay », « Plus jamais ça ! », SEM le Président de la République Hery RAJAONARIMAMPIANINA a terminé sa présentation du Plan Fisandratana le 25 janvier 2018 par cette expression. Elle exprime la volonté de trouver des solutions durables pour le développement de Madagascar.
D’après les rapports de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), Madagascar est le deuxième plus grand consommateur de riz après le Myanmar. Pourtant, l’ile se trouve actuellement à la 19ème position mondiale en matière de production.
Le riz à Madagascar détient une importance culturelle et économique. En 1950, Madagascar était au même niveau que les pays asiatiques en termes de rendement rizicole qui était de 1,5T/Ha en moyenne. Actuellement les pays asiatiques atteignent un rendement de 5 à 7T/Ha. Madagascar est restée à une croissance assez modeste de 2,5T/Ha. Un rendement qui n’est pas proportionnel à la croissance démographique de 2,8% du pays.
Nous avons déjà démarré la révolution verte qui a pour base l’irrigation, les semences, les techniques, les engrais et les finances, les résultats étaient jugés peu satisfaisants. Puis, le Système de Riziculture Intensif (SRI) a été développé à Madagascar par le père Laulanié. Des améliorations variétales comme la variété SEBOTA et NERICA ont fait ces preuves en rendement. L’adoption reste le blocage majeur.
Les experts Japonais, représenté par le Professeur KeijiroOtsukaont avancé trois recommandations majeures : le renforcement de la formation des vulgarisateurs ruraux, le renforcement de l’investissement dans le milieu rural et du système de la microfinance à Madagascar.
Le secteur privé représenté par Monsieur RALISON Alphone, président de la Plateforme de concertation pour le pilotage de la filière riz (PCP Riz) à Madagascar, a évoqué l’importance de l’intensification des surfaces à exploiter, l’appui personnalisé aux exploitants selon les besoins et enfin la conjugaison des efforts Etat – Partenaires Techniques et Financiers (PTF) – Secteur Privé.
Monsieur le Ministre, par sa synthèse, a exposé le fait que nous avons en main tous les éléments, toutes les données et toutes les ressources nécessaires pour relever ce défi d’atteindre l’autosuffisance rizicole en 2020 et de devenir le grenier alimentaire de l’Océan Indien et de l’Afrique Australe en 2030; défi dont le Président de la République, Hery RAJAONARIMAMPIANINA s’est fixé dans sa vision « Emergence et renaissance 2030 ». Si nous visons le développement de la filière riz, les actions se focalisent plus sur la renaissance. Ce défi est à notre portée. Un changement de paradigme est requis. L’ambition collective de relever ce défi doit naître, comme l’a précisé SEM le Président de la République dans son plan « Fisandratana 2030».
Monsieur le Ministre a également affirmé l’importance de la capitalisation des résultats dont nous disposons. En effet, nous avons avancé en matière de recherche car nos chercheurs se sont lancés dans les variétés résilientes aux changements climatiques. C’est la raison pour laquelle que le MPAE a décidé de relancer les centres semenciers pour que les paysans puissent disposer des semences améliorées. Nous disposons des techniques d’amélioration, aussi bien dans les rizières à bonne maîtrise d’eau en faisant du SRI, que dans les sols pauvres pour les techniques agro-écologiques.
Il est important de souligner que le MPAE prépare un programme de reprise de l’amélioration de l’irrigation sur les périmètres rizicoles à Madagascar. Il est à noter que seulement 4% de nos ressources en eau sont utilisés pour l’agriculture. Les 96% sont exploitables dans le cadre d’une meilleure maîtrise des ressources en eau. Pour permettre de respecter et de suivre le calendrier cultural au niveau de l’agriculture, Madagascar dispose maintenant d’un Centre Géo-informatique Appliqué au Développement Rural (CGARD) qui fournit les informations pour permettre de mieux assurer la gestion de nos campagnes agricoles.
Actuellement, nous sommes en train d’installer une usine de fabrication d’engrais à Ambatondrazaka pour réduire le prix d’engrais au niveau des paysans. Nous disposons des instruments pour faire l’analyse des sols avec la coopération du gouvernement marocain « la caravane de fertilité du sol ». On a remis en état également les laboratoires pédologiques du FOFIFA.
En conclusion, Monsieur le Ministres a avancé trois pistes d’amélioration. D’abord, l’intensification du financement. Le développement du secteur Agricole et la lutte contre la pauvreté dans le milieu rural nécessitent un accompagnement dégressif sur cinq (5) ans des paysans.Ensuite, le développement de l’Agri-business. Seuls 3 600 000 ha sur 30 000 000 ha de terre arable sont exploités à Madagascar. Le secteur privé donc est invité à se lancer dans l’agriculture à grande échelle (10Ha et plus). Enfin, le développement des industries de transformation agricole est de mise.
Date: 28/03/2018
Source: CCRM/MPAE
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