Sécurité Alimentaire :

Il faut du réalisme !

Un matin ensoleillé, des belles voitures rutilantes, des dirigeants, bailleurs de fonds, diplomates, opérateurs économiques, techniciens enthousiasmés, une salle de conférence pleine à craquer et une multitude de journaliste, assise à même le sol, prêt à immortaliser l’événement ! C’est le décor, jeudi dernier, au Ministère des Affaires Etrangères lors de l’ouverture officielle de la Conférence des Bailleurs pour la Sécurité Alimentaire Régionale par SEM RAJAONARIMAMPIANINA RAKOTOARIMANANA Hery Martial Président de la République de Madagascar.
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COI2La sécurité alimentaire et nutritionnelle de surcroît, reste et demeure un problème majeur pour le développement réel des pays de la Région de l’Océan Indien. Le cas de Madagascar, exposé par SEM Antonio Sanchez Benedito Gaspa Ambassadeur de l’Union Européenne et Représentant les Bailleurs, illustre bien la situation et a frissonné le Président de la République Malagasy. Un tableau amer : 92% de la population vivent en dessous du seuil de la pauvreté avec moins de 2 dollars par jour. 66% n’arrivent pas à atteindre le niveau minimum d’apport calorique en pourcentage quasi constant depuis 2005 et 47% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique. Des chiffres, qui mettent les poils au garde à vous !

COI3Aussi, devant cette situation, le Président Hery RAJAONARIMAMPIANINA d’annoncer : ‘’ Nous sommes prêts à relever les défis pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, l’autonomie alimentaire et l’autonomie nutritionnelle dans cette zone de l’Océan Indien. ’’ Si nous restons inertes, dixit le Président de la République, la qualité du capital humain serait dramatique pour le pays et la Région. Qui va produire ? Alors il est temps de passer à l’acte Seulement, ces défis seront voués à l’échec si les programmes sont inadaptés, si la stratégie agricole ne correspond pas aux réalités du pays, si le manque de financement reste toujours d’actualité sans oublier les crises politiques cycliques plombant tout projet de développement’’.

Pour atteindre cet objectif de sécurité alimentaire, le Président Directeur Général du Centre de Coopération Scientifique Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) Michel Eddy suggère : ‘’Il faut des politiques publiquesCOI4 qui doivent traiter ces deux aspects en même temps : primo produire plus pour donner à manger à la population, couvrir ses besoins alimentaires et résorber les déséquilibres nutritionnelles et que la production alimentaire puisse suivre l’effet de la croissance de la population, secundo mettre à leur disposition les ressources et l’accès à l’alimentation pour toute la population en particulier les populations fragiles et plus pauvre.’’ Et d’ajouter qu’il faut bien cibler quelques régions prioritaires sur le territoire pour éviter l’effet dispersif et concentrer les investissements à réaliser pour avoir le plus rapidement possible un impact et des résultats concrets.

COI5Pour le Secrétaire Général de la Commission de l’Océan Indien (COI) Jean Claude de l’ESTRAC, sa priorité c’est de créer les conditions de la souveraineté alimentaire à l’échelle de indianocéanique grâce à une Grande Ile capable enfin d’honorer sa vocation de Grenier de l’Océan Indien. Et pour ce faire, 10 projets seront présentés à la Communauté des Bailleurs. Il s’agit, en gros, de l’accroissement de la production agricole et piscicole, le renforcement des filières commerciales, de formations, de normes sanitaires et de capacité de stockage et d’exportation.

De ce fait, l’Union Européenne a donné son accord de principe en dotant la COI de 18 millions d’Euro provenant des ressources du 11ème FED, accord qui sera signé le 14 juin 2015 à Bruxelles

Et pour que les efforts ne soient pas vains, et que ‘’MADAGASCAR Grenier de l’Océan Indien’’ soit bien réaliste, ce projet de sécurité alimentaire doit s’inscrire dans un dispositif de bonne gouvernance pour assurer à la fois la transparence et plus d’implication de tous les acteurs dans le dispositif qui doit se mettre en place.

‘’ Que les déclarations d’intentions deviennent réalités !’’ disait l’autre.

. Ainsi soit- il !

Date: 23/02/15
Source: SIC/SG
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