Le Président du FIDA, Alvaro Lario, en visite auprès des petits producteurs des régions Anosy et Analamanga

Le Président du FIDA, Alvaro Lario, dans le cadre de sa toute première visite officielle depuis sa prise de fonctions le 1er octobre 2022, est à Madagascar. Il a rencontré ce 5 décembre les petits producteurs appuyés par le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage avec le financement du FIDA dans les communes rurales de Maroalomainty (district d’Ambovombe), Sampona et Ankirikirika (districts d’Amboasary Atsimo) afin d’observer l’impact des investissements dans ces zones de la région Sud, fortement frappées par le changement climatique. Une mission qui a débuté par une visite de courtoisie chez le Gouverneur de la région Androy, SOJA Tsimandilatse Lahimaro et accompagnée sur le terrain par le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Harifidy RAMILISON et le Gouverneur de la Région Anosy, Jocelyn RAHARIMBOLA.

A Madagascar, les systèmes agricoles sont impactés par le réchauffement global. Plus de 80% de la population vivent de l’Agriculture, mais la productivité reste faible notamment en raison des fortes pressions climatiques et de la dégradation des ressources naturelles et des infrastructures. La situation est d’autant plus critique dans le Sud du pays où environ 1,9 million de personnes sont estimées se trouver en insécurité alimentaire élevée due à la sécheresse. Sur les sites visités interviennent le Programme de développement des Filières Inclusives (DEFIS) et le Programme de Formation Professionnelle des jeunes ruraux déscolarisés et d’amélioration de leur productivité agricole (FORMAPROD), tous deux mis en œuvre par Ministère de l’Agriculture et de l’élevage avec le financement du FIDA.

Les bénéficiaires ont témoigné de leur changement de vie en termes de situation alimentaire et nutritionnelle et de création de richesses. Des bénéfices qui profitent aux communautés environnantes et qui ont influencé d’autres communautés à appliquer des pratiques innovantes et adaptées.

A l’instar de Vola BERTHE qui, grâce à l’appui de DEFIS, n’a plus besoin de quémander pour nourrir ses 12 enfants, a pu scolariser ses 12 enfants et transformer sa maison en paille en maison en tôle. Avec les autres femmes de son association, elle a pu bénéficier d’une unité de transformation de leurs récoltes de manioc en gari ou en farine. Contrairement au manioc séché, le gari est conservable sur une longue période (deux ans), ce qui permet de constituer un stock alimentaire pour la famille et la communauté. Sa vente est devenue une activité lucrative pour ces femmes entrepreneuses. Selon les récoltes, une grande partie de la production est vendue chaque semaine au PAM afin de nourrir les enfants dans les cantines scolaires, ce qui a aussi permis de réduire le taux d’abandon scolaire.

Vola Berthe, productrice de GARI à Maroalimainty

A noter que le grand Sud est de plus en plus fragilisé par le TIOMENA (ou vent de sable) et une précipitation faible voire inexistante sur plusieurs années. Les blocs agroécologiques font partie des pratiques d’adaptation au Changement climatique que le programme DEFIS met à l’échelle dans les zones sédimentaires du district d’Amboasary Atsimo, Ambovombe Androy et Tsihombe. La pratique protège les cultures contre le vent, l’évapotranspiration, empêche l’érosion hydrique et améliore l’amendement du sol. Les cultivateurs jouissent d’une diversité de cultures adaptées et nutritives comme le mil, le sorgho, le manioc, l’arachide, la patate douce à chair orange, les doliques, les cactus inermes ou encore le Casanus. A Sampona, MIHA Gilbert est devenu un fervent promoteur de ces pratiques. La commune bénéficie également de l’installation des réservoirs communautaires de captage et de stockage d’eau (REEPS ou réservoir d’eau enterré plein de sables).

MIHA Gilbert, bénéficiaire de DEFIS au bloc agroécologique de Sampona

A Ankirikirika, ANTENAINA Backozulla est l’une des bénéficiaires du programme de formation par apprentissage sur l’élevage caprin et de l’accompagnement entrepreneurial mis en œuvre par le FORMAPROD. Ancienne vendeuse de brèdes, mère au foyer avec 3 enfants, elle a vécu dans la précarité. L’application du Gender Action Learning System l’a aidé à développer une vision d’avenir et à s’autonomiser. Aujourd’hui, ANTENAINA développe un business lucratif dans l’élevage caprin et témoigne de son changement de vie. En plus de pouvoir nourrir aisément sa famille, elle a désormais un cheptel de 20 chèvres, 4 parcelles de terrain de culture, une moto-pompe et a pu acheter des matériaux pour sa nouvelle maison.

ANTENAINA Backozulla, bénéficiaire de FORMAPROD

« Aujourd’hui est un grand jour. Nous avions rencontré des femmes membres de la coopérative de transformation du manioc, qui grâce au project sont en train de transformer leurs conditions de vie et celles de leur ménage. Nous avions aussi visité un site de la gestion d’eau qui est un grand défi au Sud de Madagascar, etc. Tout cela est très encourageant et l’objectif commun de notre partenariat est de nous assurer que d’ici 2030, aucun Malgache ne souffre de la faim et que chaque personne à Madagascar puisse mener une vie saine, active et libérée de la pauvreté», a déclaré Alvaro Lario, Président du FIDA.

Le fonds étant l’un des principaux partenaires du pays dans le développement rural, « les projets mis en œuvre avec le financement du FIDA ont été porteurs de changements positifs grâce aux investissements dans les pratiques « climato-intelligentes et résilientes », les nouvelles variétés alimentaires adaptées et hautement nutritives, l’irrigation et la végétalisation du sol, l’entrepreneuriat des femmes et des hommes, puis l’appui à l’autonomisation des jeunes déscolarisés », a précisé Harifidy RAMILISON, Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage.

Si à l’heure actuelle, trois projets sont en cours de mise en œuvre avec le FIDA à Madagascar, cela fait plus de 43 ans que le fonds investit en faveurs des populations rurales pauvres et très vulnérables de Madagascar. Les interventions ont directement profité à 1 220 000 ménages ruraux pauvres. L’actuel programme d’options stratégiques pour le pays vise le passage de l’agriculture de subsistance et/ou de la dépendance à l’aide alimentaire humanitaire à des systèmes de production à vocation commerciale. Il cadre pleinement avec les engagements du gouvernement malagasy en matière d’autosuffisance alimentaire, de résilience face aux changements climatiques, de gestion durable des ressources naturelles et d’autonomisation des femmes et jeunes.

Pour plus d’informations :

Miora RATSIMBASON, Directeur de la cellule de communication du MINAE

E-mail : minae.celcom@gmail.com

David PAQUI, Chargé de communication du FIDA Afrique

E-mail : d.paqui@ifad.org

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